Pas à pas à travers différentes étapes

Cette page est construite comme un accompagnement à la constitution d’indicateurs de bien-être : elle décortique les aspects techniques qui peuvent se poser face à des chiffres, les bonnes questions à se poser tant dans les phases de construction que d'utilisation. Seront aussi abordés les avantages,  écueils et biais qui émaillent la construction et l'analyse. L’expérience de l’IBEST grenoblois sera particulièrement décortiquée suite aux différents usages qui en a été fait sur le territoire grenoblois. Cette partie se base beaucoup sur cette expérience et sur les réflexions qui l'ont accompagnée. Le séquençage de ce chapitre dédié à ces nouvelles “boussoles” pour orienter l’action reprend les champs d'utilisation de l'IBEST : Observer, évaluer, faire ensemble, piloter et construire techniquement l’indicateur de bien vivre.

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Observer autrement son environnement

Comment parvenir à compter ce qui compte, et ne plus seulement compter ce que l’on sait compter ? Comment rendre visible ce que les statistiques rendent invisibles, ou ne permettent pas de rendre visible ? Des méthodes et outils s’expérimentent pour gagner en connaissance sur les « angles morts » des réalités et dynamiques à l’œuvre sur nos territoires.

Construire l’indicateur

Construire des indicateurs ne relève pas que de choix techniques mais revêt une dimension politique forte. Comme le pointait l’économiste suédois Gunnar Myrdal, dans son livre Value in Social Theory, aucune analyse experte ou scientifique n’est privée de jugements de valeur. Choisir d’étudier la compensation monétaire des dégâts environnementaux n’est pas neutre, pas plus que ne l’est le fait de décider de mettre au jour l’importance des liens sociaux pour le bien vivre.

Faire ensemble

« Que peut-on mesurer ? » a un double sens, comme le pointait Alain Desrosières. La quantification soulève le problème de la capacité technique à parvenir à une « bonne » mesure qui repose sur des données de qualité, non biaisées, fiables et pertinentes par rapport aux phénomènes considérés. On pourrait également entendre « que peut-on mesurer ? » dans un autre sens, un sens bien plus fondamental. Qu’est ce qui a du sens en termes de mesures d’un point de vue politique et collectif ? Cette seconde question ne peut rester dans les mains des experts, elle doit faire l’objet de discussions collectives.

Piloter autrement

Piloter autrement c’est avant tout prendre conscience des biais et limites de sa compréhension du monde. Et se donner les moyens d’intégrer les dimensions absentes et qui ont collectivement été considérées comme importantes. Piloter autrement c’est donc aussi ouvrir le cercle des décideurs à des acteurs moins visibles. Tester la méthode du consentement (lever toutes les objections pour susciter l’adhésion de tous) plutôt que celle du consensus (les plus nombreux effacent les singularités).

Evaluer au regard du bien vivre

Poser la finalité du bien-être, du mieux-être ou du bien vivre dans les projets a tout son sens. Pour quoi d’autre œuvrer, si ce n’est pas pour améliorer le bien-être individuel et collectif des populations ? Pour autant, en pratique,  il est rare que cet objectif soit affiché. Le bien-être renvoie spontanément à une question individuelle sur laquelle les politiques publiques ne se sentent pas forcément responsables. Pourtant si l’on souhaite remettre l’humain au cœur du sens de l’action publique et avoir une approche  systémique pour mieux comprendre l’interaction des dimensions, alors la question du bien-être est centrale.